Le vapotage passif présente-il un risque ?

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Le vapotage passif, souvent comparé au tabagisme passif, alimente les débats depuis plusieurs années. Si la vapeur d’e-cigarette ne contient pas les milliers de substances issues de la combustion du tabac, elle peut libérer des particules et de la nicotine en quantités bien moindres. Mais quelles sont les différences réelles avec la fumée de tabac ? Quelles conclusions tirer des études scientifiques ? Faisons le point sur les données disponibles et les précautions à retenir.

Qu'est-ce que le vapotage passif ?

Le vapotage passif correspond à l’inhalation involontaire de la vapeur expirée par un utilisateur de cigarette électronique. Et cette vapeur contient 3 à 5 ingrédients :

1. Du propylène glycol

2. De la glycérine végétale

3. Des arômes

4. De la nicotine de manière facultative

5. Des additifs également de manière facultative
   
   

Ce phénomène est parfois appelé, à tort, tabagisme passif lié à la cigarette électronique. En réalité, il ne s’agit pas de fumée de tabac, puisqu’il n’y a aucune combustion, mais d’un aérosol produit par l’évaporation d’un e-liquide. Ainsi, les différences de composition entre fumée de tabac et vapeur d’e-cigarette expliquent pourquoi les études scientifiques distinguent bien le vapotage passif du tabagisme passif.

Toutefois, étant donné que la cigarette électronique doit être uniquement utilisée par d'anciens fumeurs majeurs qui souhaitent réduire ou arrêter leur consommation, la loi française a, par précaution, interdit le vapotage dans plusieurs lieux tels que :

• Les espaces publics fermés

• Les établissements destinés aux mineurs

• Les bureaux collectifs

• Les transports en commun
  
  
  

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Quand le vapotage passif est comparé au tabagisme passif

Même si une partie des substances expirées lors du vapotage peut être inhalée par l’entourage, assimiler le vapotage passif au tabagisme passif est une confusion fréquente. En effet, il est important de rappeler que la vapeur d'une cigarette électronique n'a pas la même composition qu'une fumée de cigarette. En effet, la combustion d'une cigarette de tabac contient libère plus de 4 000 substances chimiques, dont certaines carcinogènes tels que le monoxyde de carbone et le goudron, selon Santé Publique France. Tandis que la vapeur d'une ecigarette résulte d'une chauffe du eliquide.

En 2015, une étude de l’Institut de santé publique de Norvège avait néanmoins avancé l’idée que le vapotage passif pouvait être comparable au tabagisme passif, après avoir détecté de la nicotine dans le sang de volontaires exposés à la vapeur secondaire. Ces résultats ont rapidement suscité des critiques, notamment du Dr Konstantinos Farsalinos, qui estimait qu’il était inconcevable que l’exposition à la nicotine via la vapeur atteigne des niveaux similaires à ceux de la fumée de tabac.

Toutefois, il est vrai que la vapeur libère de fines gouttelettes liquides submicroniques qui peut contenir de la nicotine comme la fumée d'une cigarette de tabac. Néanmoins, une étude expérimentale a mesuré les concentrations d’air ambiant en nicotine. Et les résultats sont sans équivoque : la nicotine dans l’air après exposition à la cigarette électronique était environ dix fois plus faible que celle observée après exposition à la fumée de tabac (3,32 ± 2,49 µg/m³ contre 31,60 ± 6,91 µg/m³).

Des différences établies par la recherche

Cependant, afin de mieux comprendre l'impact sur la santé, plusieurs études se sont penchées sur la question du vapotage passif. En 2017, Michael Siegel, professeur de santé publique à l'Université de Boston, a analysé l'air de "vape shops" malgré des conditions de prélèvement extrêmes (ventilation défaillante, forte présence de clients et vendeurs vapotant). Et son étude a montré que la vapeur ne contenait aucune des substances nocives recherchées (nicotine, diacétyle, etc.) et que le seul composé détecté, le formaldéhyde, l'était à un niveau comparable à celui de l'air ambiant normal.

Et ces conclusions sont corroborées par d'autres recherches, tels que des relevés effectués par l'Institut national pour la santé et la sécurité au travail (NIOSH) dans un autre magasin spécialisé ont également montré des résultats similaires. En effet, les inspecteurs ont cherché la présence de formaldéhyde, d'acétaldéhyde et de produits chimiques associés à la "maladie du travailleur du pop-corn", mais ont trouvé des niveaux minimes, sans risque significatif pour les clients.

Au-delà de ces mesures chimiques, plusieurs travaux se sont intéressés à la durée de vie même des particules émises. Le Dr Konstantinos Farsalinos a démontré que les gouttelettes de e-liquide contenant de la nicotine ne restaient en suspension que très brièvement, environ 60 secondes, avant de se désagréger. Une volatilité qui contraste fortement avec les particules solides issues de la fumée de tabac, dont la persistance dans l’air est près de 100 fois plus longue.

Par ailleurs, le Dr Luc Réfabert, pneumo-allergologue-pédiatre et tabacologue, confirme ces observations en précisant que " "il n'y a pas dans cette "vapeur", contrairement à la fumée du tabac, de particules ou microparticules solides en suspension". Pour Siegel, ces études, menées en conditions réelles, apportent la preuve qu'il n'y a pas d'exposition significative à des produits chimiques dangereux et que le "vapotage passif" ne semble pas poser de risques importants pour la santé. Bien que cela n'empêche aucunement de vapoter à distance par respect des autres.

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Vapotage passif : Quels effets sur la santé ?

En France, la réglementation autour de la cigarette électronique vise notamment à protéger les personnes fragiles, les enfants et les femmes enceintes contre une exposition involontaire à la vapeur de cigarette électronique expirée. Toutefois, cette précaution reflète une interrogation persistante : le vapotage passif entraîne-il réellement des effets néfastes pour la santé ?

Comme dit précédemment, des différences fondamentales existes entre le vapotage passif et le tabagisme passif :

• L'absence de combustion pour la vape et la combustion pour la cigarette traditionnelle

• La composition d'un eliquide contre la composition d'une cigarette

• Les composants d'une vapeur d'une cigarette électronique et ceux d'une cigarette de tabac
  
  

Par ailleurs, selon le ministère britannique de la Santé, le vapotage est estimé comme étant au moins 95 % moins nocif que le tabac fumé, en raison de cette réduction drastique des composés nocifs. Bien entendu, cela ne signifie pas une absence totale de risque, mais un niveau significativement moins élevé, tant pour le vapoteur que pour son entourage. C'est la raison pour laquelle, comme le précise le CHU de Lyon " la vapoteuse doit être utilisée :

• Uniquement par des fumeurs

• Exclusivement dans une démarche de sevrage tabagique"
  
  

Enfin, Le Dr Konstantinos Farsalinos souligne que les maladies chroniques liées au tabagisme passif (maladies cardiovasculaires, troubles respiratoires) ne peuvent pas être attribuées à l’exposition à la vapeur. Selon lui, la volatilité des particules de l’e-cigarette, qui se désagrègent rapidement dans l’air, limite fortement leur persistance. Sans compter que la vapeur d'une ecigarette n'est pas composée des mêmes composants combustibles cancérigènes du tabac et autres substances nocives comme le benzène, le monoxyde de carbone, l’acide cyanhydrique, l’ammoniac, le mercure, le plomb, le chrome, etc.

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En résumé 

Le vapotage passif ne peut pas être assimilé au tabagisme passif. En effet, la fumée d’une cigarette traditionnelle contient plus de 4 000 substances toxiques issues de la combustion, alors que la vapeur d’e-cigarette provient d’un e-liquide composé uniquement de propylène glycol, de glycérine végétale, d'arômes, d'additifs et de nicotine. Cette dernière reste le seul véritable point commun entre les deux phénomènes, puisque la vapeur d'une ecigarette s'évapore 100 fois plus vite que la fumée d'une cigarette de tabac.

Néanmoins, si l'exposition liée au vapotage passif est bien inférieure à celle du tabac, elle n'est pas totalement nulle. Comme le rappelle le CHU de Lyon précise '" qu'on ne connait pas à ce jour les conséquences cliniques et épidémiologiques dans la durée. Seules es études cliniques et épidémiologiques de qualité permettront d'évaluer le bénéfice et les risques exacts de son utilisation sur le long terme".

Il est donc recommandé d’appliquer le principe de précaution et d’éviter de vapoter en présence d’enfants, de femmes enceintes ou de personnes sensibles, même si le risque reste beaucoup plus faible que celui lié à la fumée de tabac.

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FAQ sur le vapotage passif

Le vapotage passif est-il risqué pour les femmes enceintes ?

La vapeur d’e-cigarette ne contient pas les milliers de substances issues de la combustion du tabac, mais elle peut renfermer de la nicotine et des particules volatiles. Par précaution, il est recommandé d’éviter de vapoter près d’une femme enceinte, même si l’exposition reste plus faible qu’avec le tabac.

Peut-on vapoter en présence d’un bébé ?

Les nourrissons étant plus sensibles aux substances présentes dans l’air, il est conseillé de ne pas vapoter à proximité directe d’un bébé. Les études montrent une exposition nettement moindre qu’avec la fumée de cigarette, mais l’absence de recul à long terme invite à la prudence.

Le vapotage passif a-t-il un impact sur les enfants ?

Chez l’enfant, l’exposition à la vapeur d’e-cigarette est beaucoup plus limitée que celle au tabagisme passif. Néanmoins, par principe de précaution, il est recommandé de vapoter à distance, surtout dans les espaces clos.

Le vapotage passif peut-il gêner les personnes asthmatiques ?

Certaines personnes atteintes d’asthme peuvent être sensibles aux particules ou aux arômes présents dans la vapeur. Même si les niveaux sont bien inférieurs à ceux du tabac, il est préférable d’éviter de vapoter à proximité immédiate d’un asthmatique.

Le vapotage passif est-il comparable au tabagisme passif ?

Non. La fumée d’une cigarette contient plus de 4 000 substances chimiques issues de la combustion, alors que la vapeur d’e-cigarette provient uniquement d’un e-liquide chauffé. Les études montrent que l’exposition de l’entourage est nettement réduite, sans être totalement nulle.

Peut-on vapoter dans un lieu public sans danger pour l’entourage ?

En France, la loi interdit le vapotage dans certains espaces comme les transports en commun, les bureaux collectifs ou les établissements scolaires. En dehors de ce cadre légal, il est recommandé de vapoter à distance par respect et précaution.

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