Peut-on vapoter si on est enceinte ?

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Lorsqu’une grossesse est confirmée, des femmes s’interrogent sur l’arrêt du tabac et les solutions possibles pour y parvenir. Certaines envisagent le recours à des substituts nicotiniques, d’autres s’interrogent sur la cigarette électronique. Mais que disent les données médicales à ce sujet ? Quels sont les risques potentiels pour la mère et pour l’enfant ? Si l’arrêt du tabac est recommandé pendant la grossesse, certaines études abordent la vape sous l’angle de la réduction des risques, sans toutefois remplacer l’avis d’un professionnel de santé.

Cigarette électronique et grossesse : que disent les études médicales ?

Les études britanniques

Selon le rapport " E-cigarettes : an evidence update " du Public Health England, publié en 2015 et régulièrement mis à jour, la vapeur d'une cigarette électronique serait 95 % moins nocive que la fumée d'une cigarette traditionnelle. Toutefois, cela ne signifie pas forcément que la vape est sans danger, mais qu'elle présente un niveau de danger significativement réduit en comparaison au tabac fumé.

Bien que le Royal College of Midwives, principal syndicat britannique des sages-femmes, ait publié un rapport en faveur de la vape en mai 2019 qui suggère que l'usage de la cigarette électronique, dans une démarche de réduction des risques, n'a pas été associé à des effets majeurs identifiés sur :

• La santé maternelle

• La santé néonatale

• L'allaitement
  
  

Autremenht dit, le syndicat rappelle l’importance d’un accompagnement au sevrage tabagique pendant la grossesse et souligne que toute démarche visant à réduire l’exposition aux substances toxiques contenues dans le tabac, comme le goudron ou le monoxyde de carbone, peut s’inscrire dans une logique de réduction des risques, qu’elle passe ou non par la cigarette électronique.

Les études françaises et suisses

Par ailleurs, une étude menée par l'Université de Berne, suggère que la cigarette électronique pourrait être associée à un taux de réussite plus élevé dans le cadre d'une démarche de réduction ou d'arrêt du tabac. Bien que ces résultats soient encourageants, ces données s'inscrivent dans une approche de réduction des risques, tout en soulignant l'importance d'un suivi adapté selon le profil de chacun. Sans compter que l'étude ne précise pas si l'échantillon comprenait des femmes enceintes.


Enfin, le CHU de Lyon indique que si des femmes enceintes ont choisi d'arrêter de fumer à l'aide d'une ecigarette " il serait "contre-productif" de leur interdire cette utilisation au risque de faire rechuter leur tabagisme actif ". Même s'ils précisent que " la vapoteuse n'est pas un outil de sevrage tabagique validée scientifiquement pour la population générale, il en est de même pour les femmes enceintes ". 

Est-ce que les e-liquides présentent un risque pour les femmes enceintes ?

La majorité des eliquides pour cigarettes électronqiues sont composés des ingrédients suivants : 

• Le propylène glycol (PG)

• La glycérine végétale (VG)

• Des arômes 

• De la nicotine à des dosages variables selon le taux de nicotine. Bien qu'ils puissent être proposés sans nicotine. 

• Des additifs de manière facultative selon les références. 
  
  

Conformément à la TPD (Directive européenne sur les produits du tabac), tous les eliquides mis sur le marché français font l'objet d'un déclaration préalable et d’un contrôle de conformité auprès de l’ANSES, six mois avant leur commercialisation auprès de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail).

Bien qu'à ce jour, aucune donnée scientifique n’a démontré de manière formelle que les e-liquides utilisés dans les cigarettes électroniques seraient sans effet sur la santé, notamment pendant la grossesse.

Certaines recherches expérimentales, comme une étude conduite à l’Université de l’Ohio sur des animaux exposés à la vapeur d’e-cigarette, n’ont pas mis en évidence d’altération visible des tissus pulmonaires chez les nouveau-nés. Toutefois, les résultats obtenus chez l’animal ne permettent pas de tirer de conclusions définitives chez l’humain.

En conséquence, la prudence reste essentielle et l’avis d’un professionnel de santé est recommandé pour toute femme enceinte souhaitant entamer une démarche de réduction ou d’arrêt du tabac.

Est-ce que vapoter augmente les risques d’accouchement prématuré ?

L’impact potentiel du vapotage sur la grossesse et l’accouchement suscite légitimement des interrogations chez de nombreuses femmes enceintes. Toutefois, selon une étude publiée dans l'American Journal of Obstretrics Gynecology (AJOG), menée sur 129 femmes enceintes par les docteurs Brendan P.McDonnell et Carmen Regan, spécialistes supérieurs en obstétrique et gynécologie à l'Hôpital universitaire pour femmes et enfants en bas âge de Coombe, à Dublin. Aucune association statistiquement significative n’a été observée entre l’usage de la cigarette électronique et un risque accru d’accouchement prématuré ou de poids insuffisant à la naissance.

À la naissance, les nouveau-nés de femmes vapoteuses, pesaient en moyenne 3,482 kg, un poids :

• Similaire à celui des bébés de femmes non fumeuses

• Supérieur à celle des enfants des femmes fumeuses 
  
  

D'autre part, aucune difficulté respiratoire particulière n'a été rapportés chez les nouveau-nés nés de mères utilisatrices de cigarette électronique, selon les observations de l'étude. 

Mettre fin au tabac pendant la grossesse : un enjeu de santé majeur

Le tabagisme présente de nombreux risques pour la santé en raison des substances nocives présentes dans la fumée d'une cigarette. Toutefois, pendant la grossesse, le tabagisme s'avère également dangereux pour la santé de la mère et, de sucroît, pour celle du foetus : 

• Retard de croissance intra-utérin

• Accouchement prématuré 

• Complications obstétricales

• Troubles respiratoires chez le nouveau-né
  
  

Ainsi, accompagner les femmes enceintes qui expriment un désir de réduire, voire d'arrêter leur consommation de tabac est essentiel en les orientant vers des solutions adaptées tels que les substituts nicotiniques traditionnels (gommes, pastilles, spray, patchs) en fonction de leurs profil et de leur parcours.

Une revue de la littérature scientifique, regroupant 319 études et publiée par l'organisation Cochrane, indique que le taux de réussite observé est d'environ 6 % pour les personnes ayant utilisé des substituts nicotiniques contre 9 à 14 % pour celles ayant eu recours à la cigarette électronique (avec ou sans nicotine). 

Bien qu'il soit conseillé de consulter un professionnel de santé pour un accompagnement médical personnalisé, en particulier pendant une grossesse. Sans compter que ces chiffres doivent être inteprétés avec précaution. 

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