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Décryptage , Santé
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Date de publication 10/11/2024 Mis à jour le 07/07/2025

Associer un patch nicotinique à la cigarette électronique fait partie des approches parfois envisagées dans le cadre d’une démarche de réduction des risques liés au tabac. Cette combinaison repose sur deux sources distinctes de nicotine et nécessite une attention particulière aux dosages pour éviter une exposition excessive. Découvrez dans cet article les principes de cette association, les usages possibles et les précautions à prendre pour vapoter avec un patch.

Est-il possible d’associer un patch à la nicotine avec une cigarette électronique dans une démarche de réduction des risques liés à la consommation de tabac ? Quels sont les points à considérer dans cette approche combinée ? Et comment ajuster les dosages de nicotine pour limiter tout risque d’exposition excessive ? En effet, cette méthode nécessite quelques précautions que nous allons développer dans cet article.

Lorsqu’un adulte souhaite réduire ou interrompre sa consommation de tabac, la gestion de l’apport en nicotine peut représenter un levier important. C’est dans cette optique que divers dispositifs nicotiniques tels que les patchs, gommes ou inhalateurs ont été développés. En effet, leur objectif est de proposer une alternative sans combustion, en évitant l’exposition aux nombreuses substances toxiques générées par la fumée de cigarette (plus de 4 000 composés identifiés dont le goudron et le monoxyde de carbone).
Selon le CHU de Lyon, l’utilisation de substituts nicotiniques tels que des gommes, des pastilles, des inhalateurs, des sprays ou des patchs, est associée à un taux d'abstinence de 18 %, contre 10 % dans un groupe placebo.
Par ailleurs, une étude britannique publiée en 2021 (The effectiveness of using e-cigarettes for quitting smoking compared to other cessation methods) menée auprès de 1155 participants, suggère que l’usage quotidien d’une cigarette électronique rechargeable est associé à une probabilité d’abstinence environ cinq fois supérieure à celle observée chez les personnes n’ayant utilisé aucune aide. Bien qu'il soit important de noter que cela s'inscrit dans un contexte encadré.
Le saviez-vous ?
Les premiers dispositifs de substitution nicotinique ont été développés dans les années 1970 par le chimiste suédois Ove Fernö, convaincu que la nicotine jouait un rôle central dans la dépendance au tabac. C'est en 1984 que les premières gommes à mâcher à la nicotine apparaissent et exclusivement pour les hommes de la marine qui étaient dans l'incapacité de fumer dans les sous-marins. Tandis que les patchs à la nicotine sont apparus en 1990, afin de combler les besoins en nicotine des fumeurs de manière régulière, mais également en étant plus discrets et pratiques que les gommes à mâcher.

Selon Bertrand Dautzenberg, ancien pneumologue à la Pitié-Salpêtrière et tabacologue, auteur du livre " Le plaisir d'arrêter de fumer", il est possible d'associer patch et cigarette électronique sous certaines conditions “ Il faut adapter le dosage du patch au nombre de cigarettes encore fumées. Par exemple, quelqu’un qui fume encore une dizaine de cigarettes peut mettre un patch à 15 mg/24 heures tout en ajustant les besoins en nicotine avec la cigarette électronique ” accordé dans une interview pour le site Top Santé.
Par ailleurs, un rapport du Haut conseil de la santé publique (HSCP) publié en 2021, mentionne une étude scientifique aborde l’efficacité du patch combiné à la cigarette électronique, effectuée aurpès de 1124 personnes. Celle-ci suggère qu'associer cigarette électronique avec des eliquides nicotinés et patchs à la nicotine “peut entraîner une amélioration modeste du sevrage tabagique par rapport à l’utilisation de patchs et d’une e-cigarette sans nicotine (ou de patchs seuls)”.
Plus précisément, l’étude indique qu’en associant patch et e-liquides nicotinés, les participants présentaient un taux d’abstinence supérieur (7 %) à celui observé chez ceux utilisant uniquement des patchs nicotinés combinés à une cigarette électronique sans nicotine (2 %).
Ainsi, il est envisageable d'utiliser une cigarette électronique avec des eliquides contenant de la nicotine avec un patch nicotinique. Toutefois, ces résultats restent à interpréter avec prudence et doivent être replacés dans un cadre d'accompagnement adapté. Il est recommandé de consulter un médecin ou un tabacologue qui vous aideront à déterminer les taux de nicotine appropriés et à suivre l'évolution de vos besoins.

Pour mieux comprendre dans quel cadre un patch à la nicotine peut être utilisé avec une cigarette électronique, il est utile de rappeler brièvement son fonctionnement et les modalités de diffusion de la nicotine qu’il propose.
Les patchs à la nicotine, souvent transparents ou de couleur chair, sont des dispositifs transdermiques qui se collent à la peau comme des pansements. Ceux-ci libéreront progressivement de la nicotine dans l'organisme à travers la peau, permettant une diffusion continue dans la circulation sanguine. Ce mode de délivrance vise à stabiliser l'apport nicotinique chez les personnes souhaitant réduire ou moduler leur consommation de tabac.
Ce type de dispositif est souvent apprécié pour sa discrétion et sa simplicité d’usage. Il assure une diffusion relativement stable de la nicotine sur une durée pouvant aller jusqu’à 24 heures, ce qui peut contribuer à limiter les variations d’apport susceptibles d’entraîner un inconfort lié au manque.
Sans compter que ceux-ci sont particulièrement accessibles étant donné que vous pouvez vous en procurer en pharmacie physique ou en ligne. Bien qu'il soit tout à fait possible de demander une prescription auprès d'un professionnel de santé afin de bénéficier d'un remboursement que ce soit auprès de votre médecin, de sages-femmes, d'infirmiers, etc.
Lire aussi : Quels sont les symptômes d'un sevrage tabagique ?
Si nous nous référons aux marques leaders telle que Nicorette propose 3 taux de nicotine :
25 mg pour 16 heures d'efficacité
15 mg pour 16 heures d'efficacité
10 mg pour 16 heures d'efficacité
Bien que les autres marques comme Nicopatch, Niquitin et Nicotinell proposent les taux suivants : 7 mg, 14 mg et 21 mg pour 24 heures d'efficacité.

À l’instar des e-liquides pour cigarette électronique, les patchs nicotiniques sont disponibles en plusieurs dosages. Les plus élevés sont généralement destinés aux personnes ayant une consommation importante de tabac, tandis que les dosages plus faibles peuvent être envisagés dans le cadre d’une consommation plus modérée. À titre indicatif, on distingue les niveaux suivants :
21 et 25 mg sont plutôt destinés à ceux qui fument au moins 20 cigarettes par jour
14 à 15 mg conviendront aux fumeurs d'un demi-paquet par jour
7 à 10 mg seront parfaits pour les fumeurs occasionnels qui ne consomment qu'entre 5 à 10 cigarettes par jour.
Créée en 2003 par le pharmacien chinois Hon Link, l'ecigarette représente un dispositif de diffusion de nicotine alternatif aux produits du tabac combustibles pour certains anciens fumeurs. En effet, son fonctionnement présente plusieurs caractéristiques qui peuvent répondre à leurs besoins tels que :
Un geste similaire à celui de fumer qui peut être recherché par certains utilisateurs
Un ajustement du taux de nicotine grâce à des e-liquides disponibles dans différentes concentrations, généralement comprises entre 0 et 20 mg/ml.
Les profils aromatiques des eliquides (mentholés, desserts, fruités, fruités frais, classic brun ou blond, boisson)
Une absence de combustion, qui implique une absence des substances toxiques produites par la combustion du tabac.

Combiner un patch à la nicotine avec l’usage d’une cigarette électronique revient à associer deux dispositifs pouvant répondre à des besoins différents. Cette approche repose sur des principes complémentaires qui, dans certaines situations, peuvent présenter un intérêt, notamment :
Diffusion continue de nicotine assurée par le patch, permettant un apport stable sur la journée.
Possibilité d’un apport ponctuel, via la cigarette électronique, pour ajuster l’exposition à la nicotine en fonction des ressentis individuel, pouvant limiter les maux de tête, l'irritabilité ou encore la fatigue.
Reproduction d’un geste familier, parfois perçu comme utile dans certaines transitions comportementales
Approche modulable, qui peut faciliter la gestion de certaines envies ou inconforts liés à un changement d’habitudes.
Choix de formats et d'arômes variés
Toutefois, associer deux substituts nicotiniques peut entraîner une situation de surdosage si vous ne prêtez pas attention à leur dosage respectif. Il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour évaluer vos besoins et adapter les apports en conséquence, bien que nous puissions vous suggérer quelques indications.
Lire aussi : Quels sont les symptômes d'un surdosage de nicotine ?

Le taux de nicotine est un paramètre essentiel à prendre en compte lorsqu’on utilise plusieurs sources d’apport nicotinique. En effet, un dosage :
Insuffisant (trop faible) peut ne pas répondre aux besoins du fumeur entraînant des sensations d'inconfort et/ou des envies persistantes.
Supérieur (trop élevé), peut, quant à lui, provoquer des effets secondaires temporaires tels que maux de tête, nausées, fatigue ou palpitations.
Bien que les symptômes d’un surdosage soient passagers, ils n’en sont pas moins désagréables. Par ailleurs, une exposition prolongée à un apport excessif peut renforcer la dépendance nicotinique. C’est la raison pour laquelle, il est recommandé d’évaluer attentivement la combinaison patch + cigarette électronique et d’adapter les dosages en fonction de l'usage. Alors comment vapoter tout en portant un patch afin d'éviter le surdosage ?
Certains utilisateurs associer la vape avec un patch de deux manières différentes, notamment en optant pour :
Eliquides sans nicotine en plus du patch
Eliquides nicotinés couplé au patch
L’utilisation d’un e-liquide sans nicotine en parallèle d’un patch peut limiter les risques d'un surdosage de nicotine. En effet, cela permet à l'utilisateur de maintenir le geste associé à la cigarette électronique tout en confiant l'apport en nicotine via le patch.
Toutefois, cette méthode peut se révéler insuffisante lors d'envies ponctuelles dans certains cas. Ainsi certains vapoteurs optent pour des eliquides faiblements dosés en nicotine (3 mg/ml ou 6 mg/ml) ou des eliquides aux sels de nicotine. Ces derniers sont connus pour permettre une assimilation plus rapide par l'organisme que les eliquides traditionnels. Néanmoins, l'ajustement des dosages doit être effectué précautionneusement.
Certains utilisateurs choisissent de maintenir un geste de vapotage tout en portant un patch afin de gérer différents types d'apport : continu via le patch, ponctuel via la cigarette électronique. Toutefois, il est important de considérer l'ensembler des apports en nicotine pour éviter un état de surdosage. À titre indicatif, un e-liquide faiblement dosé (3 mg/ml et 6 mg/ml) peut parfois accompagner un patch à 21 mg, mais ce type d’usage doit rester mesuré et adapté à chacun.
Lire aussi : Comment choisir le taux de nicotine de son eliquide ?
En cas de vertiges, de palpitations et/ou de nausées après avoir vapoté, il peut être utile de d'interrompre temporairement l'usage de la cigarette électronique et/ou du patch. Comme dit précédemment, ces symptômes sont transitoires, mais si ceux-ci persistent ou s'intensifient, veuillez consulter un professionnel de santé pour un avis adapté à votre situation.

L'association d'un patch avec une cigarette électronique peut être considérée comme une méthode efficace par certains vapoteurs, souhaitant gérer leur consommation de nicotine. Où ceux-ci voient un apport en diffusion continue via le patch et la possibilité d'ajuster ponctuellement cet apport nicotinique via l'ecigarette.
Toutefois, il est essentiel de rester vigilant à propos des dosages pour limiter les risques d'un surdosage. C'est la raison pour laquelle, un eliquide sans nicotine en complément du patch peut, dans certains cas, permettre de limiter le risque de surconsommation.
Dans tous les cas, adapter le taux de nicotine du patch ou du eliquide doit se faire en fonction des ressentis, avant d'être ajusté progressivement.
Enfin, pour un accompagnement optimal et une évaluation précises de vos besoins, consulter un professionnel de santé ou un tabacologue peut être utile afin de bénéficier d'un suivi adapté.
Lire aussi : La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour arrêter de fumer
Responsable du blog d'Ecigplanete, j'allie rédaction et analyse pour vous guider dans votre transition vers une vie sans tabac. Soucieuse de transmettre des informations précises et accessibles, je vous propose des tests produits, actualités et définitions afin de vous informer, au mieux, sur la cigarette électronique, le sevrage tabagique et les avantages de la vape.
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