Taxe e-liquides 2026 : 0,03 €/ml envisagé, impacts et débat

Sommaire

Jusqu’ici épargnée par la fiscalité spécifique qui touche le tabac, la vape s’apprête à entrer dans le champ des produits taxés. En effet, le projet de loi de finances 2026 introduirait une taxe spécifique sur les e-liquides, qu’ils contiennent ou non de la nicotine. Une mesure qui placerait l’Hexagone dans la lignée d’autres pays européens ayant déjà instauré une fiscalité similaire.

Vers une fiscalité sur la vape : la France prête à taxer les e-liquides dès 2026

Une taxe “modérée” à 0,03 € et 0,05€ par millilitre

Selon les informations du Figaro et de Vaping Post, le gouvernement envisagerait deux taxes pour les eliquides selon leur taux de nicotine : 

• 0,03 €/ml pour les eliquides avec un taux de nicotine inférieur à 15 mg/ml, soit une taxe de 0,30 € sur un flacon de 10 ml 

• 0,05 €/ml pour les eliquides avec un taux de nicotine supérieur à 15 mg/ml soit une taxe de 0,50 € sur un flacon de 10 ml 
  
  

Bien que cette mesure puisse paraître injuste, le montant des ces accises restent tout de même inférieures à celles envisagées de 2024 qui étaient de 0,10 à 0,15 €/ml, finalement abandonné suite à la censure du gouvernement Barnier.

Quelque soit le profil et la consommation en eliquides de l'utilisateur, la facture sera inévitablement plus élevée si la taxe est reportée sur le consommateur. Afin de la quantifier, voici un aperçu des dépenses par type de produit selon leur prix moyen sur notre catalogue. Rappelons que tous les produits du vapotage proposés à plus de 10 ml ne peuvent contenir de nicotine selon la TPD !

La taxe sur les eliquides

Ainsi, du côté des eliquides de 10 ml et grands formats (Mix'n'Vape) : 

• Eliquide de 10 ml avec un taux de nicotine inférieur à 15 mg/ml : 6,20 € au lieu de 5,90 €, soit une hausse de 5 % 

• Eliquide de 10 ml avec un taux de nicotine supérieur à 15 mg/ml : 6,40 € au lieu de 5,90 €, soit une hausse de 8,4 %

• Eliquide de 50 ml : 21,40 € au lieu de 19,90 €, soit une hausse de 7,5 % 

• Eliquide de 100 ml : 21,90 € au lieu de 24,90 €, soit une hausse de 22 % 

• Eliquide de 200 ml : 38,90 € au lieu de 32,90 €, soit une hausse de 18 %
  
  
  

La taxe sur le DIY 

L'accise envisagée concerne également les produits destinés au DIY, étant donné que cette dernière s'applique à tous les produits du vapotage. Voici les possibles prix de ces produits : 

• Arôme concentré de 10 ml : 6,20 € au lieu de 5.90 €, soit une hausse de 5 %  

• Arôme concentré de 30 ml : 14,8 € au lieu de 13,90 €, soit une hausse de 6,4 %

• Base neutre PG/VG de 250 ml : 13,40 € au lieu de 5,90 €, soit une hausse de 127 % 

• Base neutre PG/VG de 500 ml : 22,5 € au lieu de 7,50 soit une hausse de 200 % 

• Base neutre PG/VG d'un litre : 39,90 € au lieu de 9,90€, soit une hausse de 303 % 

• Booster de nicotine de 10 à 20 mg/ml : 1,50 € au lieu de 1 € soit une hausse de 50 %
  
  

Comme vous pouvez le constater, les produits qui en pâtiront le plus sont incontestablement les gros volumes (50ml, 100 ml, 200ml) et les produits du DIY (arômes, bases PG/VG). Alors que ceux-ci permettaient aux consommateurs d'obtenir des plus grandes quantités d'eliquide à un prix plus attractif. 

Bien entendu, ce scénario est possible, à condition que les fabricants répercutent intégralement la taxe sur le prix final. Le texte, soutenu par la Confédération des buralistes, viserait également à encadrer les produits du CBD dans un cadre fiscal commun. Ce projet devrait être présenté prochainement par le gouvernement de Sébastien Lecornu, fraîchement reconduit à Matignon.

Lire aussi : Vapoter coûte moins cher que fumer ? Chiffres à l'appui 

Un coût maîtrisé, mais une équation complexe pour les marques

Si la taxation s’applique sur les bases neutres, les répercussions seront significatives, comme c’est le cas en Belgique depuis le 1^er janvier 2024, tant pour les consommateurs que pour les professionnels du secteur. Une base PG/VG d’un litre, vendue actuellement autour de 9,90 €, atteindrait environ 39,90 €. À cela s’ajouteront des obligations administratives supplémentaires, notamment en matière de déclaration de volumes et de conformité.

Une mesure qui divise

En taxant les e-liquides pour cigarettes électroniques, cela revient à assimiler la vape au tabac. Un positionnement que beaucoup jugent contre-productif dans une logique de réduction des risques. Notamment la Fédération Addiction qui rappelle que " 4 millions de fumeurs ont arrêté le tabac en dix ans, taxer la vape reviendrait à affaiblir l'un des leviers les plus efficaces de lutte contre le tabagisme et à pousser certains usagers à retourner vers le tabac fumé, bien plus nocif "./

Tandis que les partisans de la taxe estiment qu’une fiscalité modérée contribuerait à structurer le marché et à légitimer le secteur dans le cadre légal français. Entre enjeu budgétaire et question de santé publique, la France semble prête à franchir une étape décisive dans la régulation économique de la vape.

Lire aussi : Taxe et interdiction de vente des cigarettes électroniques et des eliquides : Décryptage du projet de loi finances 2026